Quand on commence son aventure entrepreneuriale créative ou bien cela fait quelques années, le réseau est un précieux atout. Même si ce livre ne remplace pas les échanges et l’entraide que l’on peut avoir via son réseau, il permet en toute discrétion d’en savoir plus sur ce qui marche, ce qui a marché et ce qui ne marche plus. Le tout, étant dévoilé par plusieurs profils créatifs(-tives) qui ont décidé de vivre de leur passion.
Comment en sont-ils arrivés là ? Comment faire un business/passion ?
Qu’ont-ils fait face au confinement ?
Comment faire si la passion évolue ?
Grâce aux 25 portraits et aux fiches pratiques, le livre « Vivre de sa Passion » partage toutes les leçons apprises et les conseils de ceux qui sont passés par là.

Présentation du livre
Le pari de la maison d’édition ainsi que ses auteurs, à travers ce livre, est d’expliquer pourquoi et comment des artistes et créateurs s’y sont pris pour faire de leur passion leur activité principale. Le fameux « Je veux vivre de ma passion ».
Bijouterie, couture, arts du fil, Beaux-arts, Art du papier, Céramique ou encore Maison & Décoration, les artistes invités partagent les réussites, leurs doutes, leurs décisions, leurs résultats, leurs méthodes… Le tout avec beaucoup de transparence. Ces informations précieuses sont celles que l’on obtient lorsqu’un entrepreneur devient un(e) ami(e).
Le but commun des participants : partager leur parcours pour te permettre d’éviter de réaliser les mêmes erreurs ou encore alimenter ta réflexion sur ta marque (et passer à l’action !).
Alors pas de panique si ton activité ne concerne aucune de ses passions, tu retrouveras forcément des aspects pratiques qui te sont communs (définir le coût d’un produit, marché ou salon ?, la recherche des fournisseurs, réseautage…).

Ce j’ai le plus apprécié dans le livre :
La diversité des profils sélectionnés rend enrichissante la lecture. Je ne parle pas uniquement des métiers, mais des parcours entrepreneuriaux. On peut retrouver par exemple :
- Le créateur de contenu devenant expert dans sa niche
- La jeune maman blogueuse qui se lance dans la production de produits et de sa marque (tout en quittant petit à petit son CDI)
- L’artiste diplômée ayant mis du temps à assumer son potentiel
- L’autodidacte qui s’est reconverti en suivant sa passion et s’adaptant au contexte économique et sanitaire
- La créatrice et propriétaire d’une boutique qui au fil du temps s’oriente dans la création d’ateliers
- L’artiste qui fait uniquement des créations uniques et qui fait face aux réalités du marché
- Le duo mère-fille dans le lancement d’une marque avec un monoproduit
- La créatrice venant du luxe se confrontant à la réalité d’un autre marché « l’artisanat »
- Oser changer d’orientation créative
- Ne plus vendre des produits, mais proposer ses compétences
- Et bien d’autres parcours !
Il y a 25 portraits, cela est passionnant de découvrir quels ont été leurs vécus et les décisions qu’ils ont pu prendre.
J’ai découvert des métiers, des parcours d’études, des méthodes (la fonte à sable, le moulage en silicone…), des protocoles spécifiques à la mise en vente de produits (label CE, obtention de bail…). J’avoue que j’ai pas mal utilisé le dictionnaire pour aller un peu plus profondeur sur les métiers et voir les créations associées. Ma curiosité autour de ses savoir-faire a été assouvie.
Attention, le livre n’est pas là pour expliquer chaque processus créatif en détail de chaque créateur. Certes, il y a un point sur ce sujet pour qu’on puisse comprendre le quotidien et les tâches récurrentes du créateur, mais l’objectif principal du livre est bien de parler du parcours entrepreneurial.
J’ai adoré que les portraits s’articulent autour de questions. Certaines d’entre elles sont récurrentes comme « d’où vient cette passion » ou encore l’excellente question « et si c’était à refaire, comment tu t’y prendrais ? ». Moi qui ne dévore pas des livres à tour de bras, j’ai dû battre mon record de temps de lecture.
En lisant ces paragraphes, j’avais envie de prendre un café avec plusieurs créateurs, car même si je ne suis pas créatrice d’objets, beaucoup de leurs paroles résonnaient en moi. Syndrome de l’imposteur, doutes, fixation des prix, concurrence, communiquer sur soi, méthodes de travail… Peu importe nos métiers, ces questions sont intrinsèques au développement de nos petites entreprises.
Enfin, les fiches pratiques (aah ben oui c’est ici que je ramène ma fraise pour te partager mes astuces), c’est une mine d’or.

Le tout bien expliqué et condensé sur des sujets spécifiques à la vente de création, inutile de chercher 15 plombes sur internet des informations qui ne sont pas forcément d’actualité. Les thèmes traités sont les suivants :
- Comment définir mon prix de vente ? On parle de fixer ses prix lorsqu’on vend en boutique et/ou en direct, les éléments à prendre en compte pour calculer sa marge, TVA…
- Quel statut juridique choisir ? Une juriste explique des notions indispensables à connaître pour mieux se décider sur le statut de son entreprise.
- Faut-il être assujetti à la TVA ? Une juriste nous explique comment identifier ses besoins et les mythes autour de certains statuts « faciles ».
- Comment protéger mes créations de la copie ? Talita, juriste nous condense les démarches à réaliser pour protéger ses créations (INPI)
- Réglementation & Artisanat : qu’ai-je le droit de vendre ? Une consultante nous expose la réalité entre la créativité et les réglementations auxquelles peuvent être assujettis certains articles. Combien ça coûte les audits ? Comment se passe les autocontrôles ?
- Comment développer ses ventes en ligne ? C’est la plateforme « Un grand marché » qui présente les avantages de passer par une telle market place.
- Comment vendre sur des marchés, salons & événements ? La fondatrice du fameux marché Lyon Can do it, Sophie Tran partage des conseils sur le merchandising d’un stand, démystifie les démarches pour devenir exposant d’un marché, la conduite à avoir sur un marché…
- Comment ouvrir une boutique de créateurs ? Une créatrice nous explique comment elle a pu tenir une boutique et partage des conseils pour réussir l’ouverture de sa boutique de créateurs.
- Faut-il, pourquoi & comment avoir un agent ? C’est un métier qui est souvent évoqué via les portraits, c’est intéressant d’avoir l’avis d’une fondatrice d’une agence.
- Tenter de percer sur Pinterest à la place d’Instagram ? C’est à ce niveau que je vous explique pour qui s’adresse Pinterest, les avantages et inconvénients de Pinterest VS Instagram, les 5 premières étapes pour ouvrir son compte Pinterest en tant que créateurs.
Ensuite, on retrouve un carnet d’adresses pour pratiquer (ateliers partagés), s’informer (podcast et association) et s’équiper. Pour finir, on termine sur les portraits des auteurs (Élodie Abecassis – fondatrice d’I MAKE, Édouard Eyglunent – cofondateur de We Can Doo et Stéphanie Pigaglio -fondatrice de Clay). Un édito termine le livre avec la maison d’édition exposant sa mission ultime : proposer des livres pour vraiment apprendre.

Mise en page du livre
C’est aéré pour rendre la lecture très fluide. Le texte est de taille parfaite, les illustrations en jaune et le texte en noir permettent de se concentrer sur l’essentiel. J’ai un peu dû mal à lire des livres écrits avec des textes de fourmi donc ça me paraît important de partager ce genre de détails.
Des citations sont intégrées pour mettre en exergue la situation ou l’émotion du créateur à un moment donné sur son parcours entrepreneurial.
Chaque portrait est agrémenté de plusieurs photos qui permettent aux lecteurs de se projeter dans l’atelier du créateur. J’aime beaucoup la diversité des photos : l’atelier avec le créateur, le créateur dans les marchés ou salon, les créations iconiques.
Ci-dessous, le livre ouvert où j’ai volontairement flouté le texte afin que tu puisses deviner la mise en forme du livre ?



Personnellement, j’aime bien prendre quelques secondes et feuilleter un livre avant de l’acheter, chose qu’on ne peut pas faire sur internet. Pour cette raison, j’ai pris en photo l’intérieur du livre tout en floutant le texte par respect pour le travail réalisé.
En quelques photos, on arrive à comprendre ce que propose le créateur et son univers.
Il nous reste ensuite à imaginer les bruits parfois assourdissants comme les coups de marteau sur le fer ou encore l’odeur de la peinture sur une toile pour être dans l’atelier.
Ce que j’ai moins aimé
À la fin de plusieurs portraits, lorsque je passais à un autre portrait où je me disais « oh non j’aurais aimé continuer ». Même si les portraits vont en profondeur sur les aspects pratiques, on a envie de poursuivre la discussion, voir concrètement les produits sous tous les angles, ce qui est impossible dans un livre où l’on est forcément restreint par le nombre de pages. Il faudrait 1000 pages ou il faut tout simplement oser contacter les créateurs. Ça donne envie d’aller à leur rencontre ! Personnellement, j’ai aimé passer du temps sur les sites web, comptes des réseaux sociaux des créateurs… C’est sûrement un « toc » professionnel. J’espère retrouver plus tard une édition (5 ans après ?) qu’est-ce que les créateurs ont choisi de faire ? que sont-ils devenus ? Etc.
Pour conclure, ce livre n’est pas « un livre inspirant ». Et ce n’est pas une remarque négative. Il en existe déjà bien assez de ce type. Ici, on retrouve concrètement de quoi est constitué un parcours entrepreneurial d’un créatif(-ve). Les difficultés, les doutes, les réussites, les partis pris avec le pourquoi et comment. C’est là que se trouve la valeur de ce livre. Bien évidemment, lire ces parcours peut être inspirant, mais je pense qu’il permettra davantage au créateur(-trice) de confirmer ses actions ou encore réfléchir à de nouvelles façons de renouveler son activité. Je ne gagne rien en te parlant de ce livre, tu soutiendras le travail d’une jeune maison d’éditions et investira sur ton activité !